Bulletin d’information n°78 décembre 2021
Bulletin d’information n°78 décembre 2021

Bulletin d’information n°78 décembre 2021

Bulletin d’information n°78 de décembre 2021 de l’association Le Geai.

Pendant cette fin d’année très particulière nous avons poursuivi nos activités, ouvertes à tous sans discrimination. Elles ont permis de sensibiliser autour de nous le maximum de personnes à la préservation de notre environnement.

Nous avons continué à apprendre aux écoliers les actions protégeant l’environnement, appris à confectionner nos propres produits économiques et respectueux, et à travers nos randonnées faire découvrir les richesses de notre si belle région ! Vous trouverez dans ce bulletin des idées pour passer un Noël zéro déchet le moins impactant possible pour notre belle planète.

Alors joyeuses fêtes de fin d’année zéro déchet !

Sommaire

  • 1. Nos Activités
    • 1.1 Essonne Verte, Essonne Propre 29 juin et 1er juillet
    • 1,2 Randonnée avec les jeunes de l’IMPRO le 9 juin
    • 1.3 Journée du Geai le 19 juin
    • 1.4 Atelier Zéro déchet le 9 octobre
    • 1.5 Randonnée le 14 novembre
    • 1.6 Suivi ornithologique du marais de Jarcy
    • 1.7 Marais de Jarcy position du Geai
  • 2. LOCALEMENT VOTRE
    • 2.1 Projet de décharge à Saint Hilaire : les déchets du Grand Paris
    • 2.2 Zoom sur le patrimoine bâti : la chapelle de Varennes
    • 2.3 Le Louchet à Baulne
  • 3. Agir
    • 3.1 Un geste pour la planète : Noël zéro déchet
  • 4. Dossier
    • 4.1 Les zones humides
  • 5. Le fabuleux Gâtinais ouvrage de Pierre Gérard

Marais de Jarcy, le Geai se désengage

Le marais de Jarcy à Boutigny fait partie des sites naturels pour lesquels le Geai se mobilise de longue date. Sa surface d’une quinzaine d’hectares, se partage entre une roselière et une zone humide boisée. Il se situe en fond de la vallée de l’Essonne, en amont de Boutigny et correspond à un marais communal autrefois pâturé l’été. La valeur de ces marais avait été mise en lumière par l’association l’Engoulevent au début des années 90. Celle-ci a initié un suivi ornithologique suivi de la mise en place des premiers chantiers nature.

C’est notamment la partie roselière qui retenait l’attention par son originalité pour la région ; rousserole effarvatte, bouscarle de cetti, conocéphale des roseaux (une sauterelle), vertigos (petits escargots) ainsi que d’autres éléments de faune furent identifiés. Lors de la dissolution de l’Engoulevent, le Geai reprend le flambeau. L’état de conservation du marais posait déjà problème : un certain assèchement se manifestait, probablement provoqué par la coupure hydrologique qu’a représentée la construction de la D205, suivi de quelques années sèches et les effets du curage de la rivière Essonne. En même temps l’embroussaillement gagnait du fait de l’abandon du pâturage et cette moindre humidité.

Une convention fut signée avec la mairie de Boutigny-sur-Essonne, les ENS (Espaces Naturels Sensibles) du département de l’Essonne, le PNR du Gâtinais Français et le SIARCE (Syndicat Intercommunal d’aménagement, de Rivière et du Cycle de l’Eau) de l’Essonne. Dans le cadre de cette convention le Geai s’est engagé à la mise en place de chantiers nature avec les autres partenaires et un suivi de l’évolution de l’avifaune du marais de Jarcy. Dès 2005, un chantier nature (en début d’année) et à partir de 2009, 2 chantiers nature ont permis d’ouvrir et de garder ouvert une bonne partie de la zone grâce à des coupes d’arbustes (le cornouiller sanguin invasif) ; la roselière regagnait l’espace perdu.

Lorsque le SIARCE commence à faire état des projets de suppression du barrage de la Grande Roue en aval du marais, dans le cadre du rétablissement de la continuité écologique de l’Essonne, le Geai a pris part aux réunions de concertation. Il s’est dit favorable à la continuité écologique, mais a aussi souligné le danger que représenterait l’abaissement du niveau de la rivière, consécutif à cette suppression, sur l’humidité du marais. En effet la faune spécifique du marais liée à la roselière est dépendante du niveau de l’eau. Pour ce qui concerne le sol tourbeux le risque est de voir celui-ci commencer à s’oxyder. En prélude à l’arasement complet du barrage, un test de longue durée à été organisé par le SIARCE en 2016, en abaissant les clapets mobiles. La baisse du niveau de la rivière induite est alors de l’ordre de 50 cm. L’abaissement final du niveau de la rivière en cas de destruction complète du barrage serait proche d’un mètre !!!

Le Geai a fait état à plusieurs reprises de sa préoccupation sur ce projet et proposé de mettre en place des mesures d’atténuation ou compensatoires pour maintenir l’humidité du marais, sans être vraiment entendu (création de seuils dans la rivière, établissement de la continuité hydrologique sous la D205).

En même temps une équipe de la faculté d’Orsay a commencé une étude hydrogéologique sur le fonctionnement du marais et l’impact potentiel de la destruction du barrage de la grande roue. Les premiers résultats de cette étude semblent confirmer nos craintes : le niveau d’eau de l’Essonne impacte directement le niveau du marais, au moins en hiver et au printemps. Aussi les résultats des suivis de la végétation du marais et les suivis ornithologiques commencent d’ores et déjà à montrer une certaine dégradation de la situation depuis l’abaissement des clapets. Les orties remplacent les roseaux, potentiellement signe d’un début de décomposition de la tourbe ce qui libère des nutriments favorables à la pousse des orties. Au niveau des oiseaux les premières tendances ne sont pas bonnes non plus. Les rousseroles effarvattes, dépendantes des roseaux solides pour faire leur nid, sont proches de l’extinction. Plus généralement les oiseaux dépendant du caractère humide sont en régression (râle d’eau, bruant des roseaux).

Notre association a l’impression d’avoir joué la carte de la concertation pendant 8 ans sans avoir été écouté. Et au final on nous fait comprendre que la destruction du barrage était programmée et budgétisée et donc…elle se fera, point !

Les mesures compensatoires ne sont pas au programme. La même situation risque de se poser sur d’autres tronçons de la rivière (Boigneville, Buno Bonnevaux). Après avoir refait tous les barrages à grands frais il y a une vingtaine d’années, la nouvelle pensée
unique est de tous les détruire. Lorsque s’est donc posée la question du renouvèlement de la convention avec le SIARCE, la commune de Boutigny, le département via les ENS, le Parc du Gâtinais Français et compte tenu de l’état de dégradation du marais et du manque de perspectives fiables les membres du Conseil d’Administration du Geai, à l’unanimité, ont décidé de ne pas réengager Le Geai, tant qu’aucune mesure de rétablissement du caractère humide du marais ne serait envisagée.

Léon Van Niekerk

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